Bonsoir mes ami-es, La nuit tombe vite aux alentours du solstice d'hiver. Je vais marcher dans la forêt, autour de la pâture où mes chevaux ont leurs quartiers d'hiver. L'obscurité vient et avec elle un silence total. Autour de moi, couverts de mousses et de lichens, les troncs brisés de grands pins et de jeunes aulnes tombés lors de la dernière tempête. Je suis à peine de retour de l'Arizona. J'y ai participé, avec Linda Kohanov et leDr Ann Baldwin, à un projet de recherche, une étude scientifique. La science affirme que nos corps sont entourés de champs énergétiques invisibles chargés d’informations. Quel est leur rôle ? Serait-il de guider la croissance et l'harmonie de nos corps ? Y aurait-il une forme d’intelligence dans cette structure non manifestée? Ann, Linda, et toute une équipe, avec l'institut HeartMath de Californie, essaient de démontrer que que la connexion entre les chevaux et des hommes s'accompagne d'une synchronisation des rythmes biologiques, en particulier du taux de cohérence cardiaque. Projets scientifiques... Tant de projets. Tellement de pensées, et si loin de la réalité. Matérialisation des intuitions, incarnation des lois invisibles...la science croit-elle donc détenir tous les secrets de la vie ? Tous les arbres couchés, brisés dans la forêt, ne sont-ils pas semblables aux projets qui s'élèvent trop haut, trop vite, sans assez d'enracinement, et se brisent à la première bourrasque? L'obscurité est intense à présent. Une bruine fine tombe du ciel, un brouillard dense cache les étoiles. A tâtons, je regagne la pâture. Longs moments , dans la nuit, les bottes plantées dans la boue, entouré des sept chevaux du troupeau. Je ressens la présence des chevaux autour de moi, presque physiquement dans mon corps. Visions intérieures, le Peuple des chevaux m’entoure. Instants hors du temps. Conscience des choses vraiment importantes, le non-manifesté, la part spirituelle, le murmure du cœur, l'endroit le plus profond, et les rayons dorés du soleil sur la crinière des chevaux, lorsqu'ils m'emmènent à l'endroit qu'ils préfèrent de leur pâture, le point le plus élevé d'où l'on voit jusqu'à l'horizon.... Je voulais partager tout cela avec toi, et peut-être aussi au-delà des mots. Dans la nuit la plus profonde, dans la nuit la plus longue, dans la fange et la boue, les corps sont perdus dans la noirceur. Tout autour, les formes obscures des chevaux dessinent des ombres ténébreuses. Guidés par une matrice vivante, au-delà des mots et des pensées dans la nuit du non-manifesté, nous nous rejoignons en un cercle, un seul point tout au centre, exactement au milieu du non-être. Dans mon corps, l'obscurité et la confusion règnent. Mes sœurs et mes frères du monde animal m'entourent en un cercle. Où est-elle, la lumière du véritable amour? Où est-elle, la sagesse originelle de mon être ? La sonde descend droit dans les profondeurs de mon cœur, comme la pointe de flèche, plus profonde, jusqu'au noir inconnu. À l'endroit le plus élevé, on voit jusqu'à l'horizon. Les chevaux s’y tiennent en vainqueurs, le poitrail fier, la croupe campée. Les rayons obliques du soleil dessinent un faisceau. Parcourant un grand cercle, ils tracent chaque jour à nouveau le chemin de la renaissance de la lumière. Pour le solstice d'hiver 2017 et l'année 2018 qui s'en vient, je voulais simplement vous partager mes pensées de bonheur, de gratitude, d'équilibre et d'abondance. Sylvain "L'endroit le plus élevé", extrait des Chants du cheval par Sylvain Gillier
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